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Chères clientes, chers clients,
 
Pour ce mois de juin, marqué par la journée mondiale des donneurs de sang, notre calendrier scientifique met en avant un cas clinique d'hématologie dédié à la transfusion sanguine.
Vous allez explorer le cas d'un patient transfusé qui souffre d'effets indésirables à la suite de la transfusion d'un produit sanguin contaminé, et découvrir combien il est important de disposer d'outils de contrôle fiable de la qualité des produits sanguins, et plus particulièrement des concentrés érythrocytaires leucoréduits, pour que ce genre de contamination soit évitée.
 
Bonne lecture !
 
Bien cordialement,
Marketing Scientifique Sysmex France
 
La transfusion sanguine
  • Les transfusions de sang total et les prélèvements par aphérèse peuvent, à bien des égards, sauver des vies. Ils sont nécessaires quotidiennement et dans une large mesure, à l’échelle mondiale. Le don, la fabrication et la transfusion de produits sanguins représentent des procédures complexes requérant des niveaux de qualité très élevées pour maintenir la santé des donneurs et des receveurs.

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  • Plusieurs procédures sont nécessaires avant qu'une transfusion de sang total ou qu’un prélèvement par aphérèse ne soient administrés à un patient dans le besoin. Les produits sanguins peuvent être des concentrés plasmatiques, érythrocytaires ou plaquettaires issus soit de la séparation d'un don de sang total, soit d’un prélèvement par aphérèse (procédure spéciale ne recueillant que le produit d'intérêt).

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  • L'une de ces étapes de fabrication est un processus appelé « leucoréduction » ou
    « leucodéplétion », qui vise à minimiser la présence des leucocytes du donneur dans le produit sanguin. L'intention première est de réduire les réactions transfusionnelles hémolytiques fébriles ou la réaction du greffon contre l’hôte (GvHD) et de prévenir l'allo-immunisation anti-HLA ou la transmission d'agents pathogènes tels que le cytomégalovirus (CMV) [1].

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  • De la fin des années 90 au début des années 2000, la plupart des pays industriels ont fait de l’étape de leucoréduction une procédure standard lors de la production de produits sanguins. Néanmoins, les nombreuses directives précisent différents seuils pour le contrôle qualité de l'étape de leucoréduction. Selon la directive de l'UE, plus de 90 % des produits sanguins testés doivent contenir moins d’un million de leucocytes résiduels par unité pour être administrés aux patients [2]. Les globules blancs sont éliminés à l’aide d’un filtre qui est généralement fixé à la poche de sang utilisée pour la collecte.

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  • Pour contrôler l'efficacité de la leucoréduction, la teneur en leucocytes résiduels des échantillons de dons est évaluée. De plus, un contrôle des érythrocytes résiduels est également souvent effectué (dans le plasma et les concentrés plaquettaires). Si la principale justification de la leucoréduction repose sur la prévention des événements indésirables liés à la transfusion, tels que la transmission de pathogènes présents dans les leucocytes ou les réactions transfusionnelles fébriles, c'est la réduction des potentiels effets secondaires indésirables dus à l'incompatibilité des groupes sanguins pour les globules rouges qui est recherchée [3].

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  • La transfusion d'unités de sang total leucoréduites a récemment attiré l'attention : en effet, un groupe de recherche canadien a démontré que la croissance bactérienne dans de telles unités de sang total ne mettait pas en danger les patients transfusés [4]. Ce type de transfusion pourrait s’avérer particulièrement utile pour les patients traumatisés.
Figure 1. Exemple de système multi-poches pour les dons de sang total. Crédits photo : Remerciements à Macopharma, www.macopharma.com.
 
Clinique et Biologie
  • Un patient hospitalisé de 46 ans reçoit plusieurs concentrés érythrocytaires provenant de la banque de sang de l'hôpital au cours d'une intervention chirurgicale. En dépit du succès de l'opération, le patient développe un état fébrile et des signes de réaction immunitaire quelques heures après la fin de l'intervention. Un échantillon de sang est alors prélevé et analysé. Il révèle une leucocytose, confirmant la suspicion d'une activation de son système immunitaire.

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  • L’analyse XN-Series montre un double pic au niveau de la courbe de distribution des globules rouges, bien identifié par l’analyseur grâce aux alarmes « RBC Abn distribution » et « population dimorphique ». Le double pic présent sur cette courbe est un phénomène assez courant, résultant de la présence de deux populations érythrocytaires chez ce patient : la population qui lui est propre et celle acquise suite à la transfusion de concentrés érythrocytaires.
 
Figure 2. Courbe de distribution des globules rouges du patient rendue par un analyseur XN-Series montrant un double pic.
  • Le patient ne présente aucun signe d'infection et/ou d'inflammation au niveau de la plaie : une contamination par les concentrés érythrocytaires reçus et contenant les leucocytes du donneur semble donc l’explication la plus probable.

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  • Un immunodosage sérologique confirme l'infection du patient par le cytomégalovirus (CMV), typiquement présent au sein des leucocytes. Le patient n'avait aucun antécédent d'infection à CMV : le virus a donc été sûrement transféré au cours de la transfusion de l'un des concentrés érythrocytaires. En effet, l’un des concentrés érythrocytaires s’est avéré être contaminé par des leucocytes infectés au CMV du donneur.

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  • Pour s’assurer de la qualité et de la sécurité des concentrés érythrocytaires (ou d'autres produits sanguins labiles), le succès du processus de leucoréduction est évalué par les banques de sang. Lors de l’analyse d’un produit sanguin leucoréduit sur le Blood Bank mode des analyseurs XN-Series, les globules rouges et globules blancs résiduels peuvent être quantifiés [3,5]. Cela permet d’identifier les unités de transfusion contaminées et donc d’améliorer la sécurité de la transfusion. Le scattergramme d'un concentré érythrocytaire contaminé par des globules blancs est présenté ci-dessous. La concentration résiduelle en globules blancs ne doit pas dépasser le seuil d’un million de leucocytes par unité. Dans l'exemple ci-dessous, la concentration est de 2 656 x 102/µL. En considérant qu'une unité moyenne de globules rouges représente environ 250 mL, celle-ci serait donc identifiée par le laboratoire comme contaminée et par conséquent renvoyée pour éviter tout préjudice au patient.
 
Figure 3. Scattergramme WDF (en Blood Bank mode sur XN-Series) du concentré érythrocytaire analysé montrant un nombre élevé de globules blancs résiduels, et suggérant donc un échec du processus de leucoréduction.
 
Pour aller plus loin
En juin, c’est aussi la journée mondiale des donneurs de sang ! Profitez-en pour venir en découvrir davantage sur le Blood Bank Mode, notre nouveau mode de mesure disponible sur XN-Series permettant la quantification des cellules résiduelles au sein de différents produits sanguins labiles destinés à la transfusion sanguine :
 
Blood Bank mode
Publications scientifiques
 
Références bibliographiques
[1] Mack S et al. (2020): Component residual white blood cell counting made easy? Transfusion, 60(1): 4 – 6. Free online: https://doi.org/10.1111/trf.15642
 
[2] European Directorate for the Quality of Medicines & HealthCare: Guide to the preparation, use and quality assurance of blood components. 19th ed. 2017, Council of Europe, Strasbourg, France.
 
[3] Cavagnetto C et al. (2020): Residual red cells in blood components: A multisite study of fully automated enumeration using a hematology analyzer. Transfusion, 61(2): 568 – 578. Free online: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/trf.16196
 
[4] Ramirez-Arcos S et al. (2022): Assessment of bacterial growth in leukoreduced cold-stored whole blood supports overnight hold at room temperature prior to filtration: A pilot study. Vox Sang. Online ahead of print.
 
[5] Lagerberg JW et al. (2020): Improved accuracy in counting residual white blood cells in red cell concentrates using new blood bank mode software of SYSMEX XN-1000 hematology analyzer. Transfusion, 60(10): 2456 – 2457.
 
 
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